Le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné une interview le 25 avril à propos de la politique anti-drogue du Gouvernement. Il a déclaré à cette occasion qu’il considérait le cannabis comme une “drogue dure”.
Drogue douce ou dure ?
Le Gouvernement affiche encore une fois son opposition quant à la légalisation du cannabis en France, pourtant attendue par sa population. Gérald Darmanin a d’ailleurs déclaré dimanche dernier dans le Journal du Dimanche que “le cannabis est devenu une drogue dure”.
Dans cette interview, le ministre développe la stratégie du gouvernement sur sa politique anti-drogue, et pointe du doigt le niveau de THC qui “a augmenté de manière considérable et crée une dépendance très forte”. Ce dernier a en effet beaucoup augmenté ces dernières années : les chercheurs ont constaté que les taux de THC dans la résine étaient passés de 11 à 24% en 20 ans.
« À mesure que la puissance du cannabis a augmenté, le nombre de personnes qui suivent un traitement pour des problèmes de consommation de cannabis augmente également. Il y a désormais plus d’Européens qui suivent un traitement à cause du cannabis plutôt que de l’héroïne ou de la cocaïne. » , raconte Dr Tom Freeman l’auteur principal de l’étude.
Cependant, pour Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives pendant 5 ans, parler de “drogues dures”, en opposition aux “drogues douces” n’est plus d’actualité.
“C’est une définition qui est devenue totalement obsolète”, explique-t-elle à RTL. “Cette notion appartient à l’imaginaire collectif et relève plutôt des préjugés sur les drogues”, précise également la sociologue Marie Jauffret-Roustide.
En effet, sont considérés comme “drogues dures” des produits particulièrement dits dangereux en raison de leur propension à déclencher une addiction rapidement. Or, depuis le rapport Roques de 1999, cette notion a été remise en question.
On rappelle tout de même que la modération est de mise, peu importe la substance.