“C’est devenu un rendez-vous à ne pas manquer” : Mathieu Fonsny, programmateur du Dour Festival

par Manon Roussel
Site du Dour Festival © Massive Productions

À l’occasion du Dour Festival qui aura lieu du 12 au 16 juillet, Mathieu Fonsny, un des programmateurs, a répondu à quelques questions. 

Bonjour Mathieu ! Le Dour Festival a vu le jour en 1989, à l’initiative de deux jeunes hommes à l’époque : Carlo di Antonio et Marc de Fays. Quel était leur objectif au départ et cet objectif est-il toujours le même ? 

Dour est une petite ville en Belgique et des amis amateurs de musique ont voulu y monter un festival où l’on y fait ce que l’on ne voit pas ailleurs, et qui ne marcherait pas sur les platebandes d’autres événements. Ils ont commencé par le rock français par exemple. Puis quand le hip-hop est apparu, ils l’ont ajouté. Ensuite ce fut autour des musiques électroniques, avec une scène gérée par le club le Fuse. Idem pour le reggae, il y en avait pas ailleurs alors ils l’ont fait.

Le festival Dour en Belgique © Mathieu Drouet

Le festival Dour en Belgique © Mathieu Drouet

C’est comme ça que le festival a grandi de style en style pour devenir un événement multigenre. Aujourd’hui on essaye toujours d’aller dans l’ajout de sous-genres et de nouvelles cultures, comme la gabber ou les musiques expérimentales. Des choses qui ne se retrouvent pas dans les autres festivals dits “généralistes”.

Aujourd’hui Dour est notamment connu pour sa communauté de fidèles festivaliers : qu’est-ce que ça signifie pour vous, les organisateurs ?

Le plus important dans notre boulot, c’est de satisfaire cette communauté, dont on fait nous-mêmes partie d’ailleurs. C’est plus important finalement que d’avoir des grands noms. On se retrouve chaque année autour d’une même étiquette et d’un même combat pour les cultures alternatives, la diversité, la curiosité. Par exemple, tu penses venir pour la techno et finalement tu fais un détour sur une autre scène et tu te rends compte que t’as passé l’après-midi devant du rap.

Côté musique électronique, Dour a déjà annoncé pour 2023 qu’il s’agissait du meilleur line-up de l’histoire du festival. Peux-tu nous en dire plus ?

Beaucoup d’amateurs de techno viennent à Dour parce qu’ils vont voir des grands noms et vivre une expérience dans un cadre magique, avec les éoliennes en fond, les écrans géants et le dancefloor De Balzaal pour 15 000 personnes. C’est devenu un rendez-vous à ne pas manquer.

Mathieu Fonsny, programmateur de la scène De Balzaal

Mathieu Fonsny, programmateur de la scène De Balzaal

Pour ce qui est de la programmation, il y a des gars comme Trym qui représentent parfaitement l’ADN de Dour, avec une certaine folie, une agressivité positive. Et avec lui on a aligné pas mal de grands noms entre Tale of Us, Kevin De Vries, Solomun, Peggy Gou, Boys Noize, Klangkuenstler, Nico Moreno, etc…

Puis il y a aussi les chapiteaux qui basculent souvent en électronique la nuit comme la Boombox et La Petite Maison dans la Prairie. Sans compter les lives électroniques de The Blaze, Paul Kalkbrenner et Aphex Twin sur la scène principale.

C’est également le retour de la drum’n’bass cette année, notamment sur la scène De Balzaal dont tu gères la programmation. Comment vous est venue l’idée de la réintégrer ? 

En fait il y a une tradition à Dour, qui date de l’époque où le festival ne durait que 4 jours : tout le monde se retrouvait à l’ouverture le jeudi devant de la drum’n’bass. Aujourd’hui on a gardé cette journée, même s’il y a le mercredi avant. La scène De Balzaal permet davoir une programmation toute la journée, mais la drum’n’bass est aussi présente la nuit dans les chapiteaux.

Pour les artistes aussi c’est intéressant, ça leur permet de se confronter à un autre public que les événements qui sont souvent 100% drum’n’bass, croiser des artistes d’autres genres, etc.

Les musiques électroniques sont de plus en plus hybrides et les bass music se retrouvent de plus en plus mêlées à d’autres genres. Que penses-tu de ces nouvelles expérimentations ?

C’est un peu l’évolution logique des choses. La musique naît souvent des cendres de quelque chose ou de gens qui collaborent ensemble. Aujourd’hui il y a une certaine forme de bass qui est presque de la pop, comme on peut le voir avec Skrillex qui passe en radio par exemple.

La programmation électronique du Dour Festival 2023

La programmation électronique du Dour Festival 2023

C’est la confrontation des styles et moi j’aime ça. Des styles qu’on pensait obscurs et inaudibles qui passent maintenant en radio, et toutes les réactions qui peuvent aller à l’encontre de ça. Si tu regardes la techno aujourd’hui, elle est très rapide et agressive, ça vient d’une réaction à une techno plus mélodique, plus lente d’avant, même si on commence à y revenir un peu. Et pour la bass music, si tu écoutes un morceau de hip hop et que tu l’accélères, t’as de la drum’n’bass. Si tu le décélères c’est du trip hop. 

Même après plusieurs décennies de fête, le festival se réinvente régulièrement. Quelles sont les nouveautés prévues cette année ?

Là où tout le monde s’engouffre dans le hip hop et l’électro, on a voulu remettre beaucoup de guitare. Il y a notamment la nouvelle scène qui s’appelle Le Garage pour 1000 personnes, qui fait que du rock. On a beaucoup de hip hop et d’électro mais on a voulu remettre aussi en avant le rock.

Il y a aussi des plus petites scènes, intimistes et propices à la découverte comme le Rockamadour ou le Labo. Cette année par exemple on a demandé à dix collectifs de venir et proposer des trucs. On a aussi bien des pakistanais qui vivent à Londres, Perreo Supremo qui font du reggaeton à Paris, Brikabrak qui font du rap à Gand ici en Belgique. C’est cool de mettre à l’honneur des collectifs et de faire découvrir des choses.

Merci d’avoir répondu à nos questions. 

Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’évènement Facebook ou la billetterie.

 


Article sponsorisé. 

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