A l’occasion de la diffusion de l’un de ses sets au Château de Versailles le 24 septembre dans le cadre des Nocturnes Electro, l’artiste saoudienne Cosmicat a fait le point sur son ascension et la place des femmes dans le milieu du DJing.
Bonjour Cosmicat ! Pourrais-tu, en quelques mots, nous dire qui tu es ?
Cosmicat : Je suis une artiste, une musicienne plus précisément, originaire d’Arabie Saoudite. Je suis DJ et productrice de musique électronique.
D’où est venue l’inspiration de ton nom de scène Cosmicat ?
C : En plus de ma passion pour la musique, j’aime beaucoup les chats – peut-être même plus que les humains. J’ai choisi ce nom au moment où ma musique a été diffusée pour la première fois sur une radio saoudienne.
D’où t’es venue l’envie de faire de la musique ?
C : J’aime la musique depuis l’enfance, mais apprendre la musique était compliqué dans les années 90 et au début des années 2000 en Arabie saoudite. Les choses étaient très différentes à l’époque et le monde de la musique était observé. Il était difficile de trouver un studio d’enregistrement où apprendre la musique. Cela contraste avec les nombreuses opportunités que nous – les musiciens – pouvons trouver aujourd’hui en Arabie saoudite.
Comment définirais-tu ton style musical ?
C : J’aime la musique électronique sur laquelle on peut chanter et j’aime aussi la house mélodique. En général, je produis ou joue des morceaux qui comportent des voix et de riches sons de synthétiseurs.
Où puises-tu ton inspiration ? As-tu des références musicales ?
C : Je puise mon inspiration partout, principalement dans mes voyages et en écoutant différents types de musique et interprètes.
Tu viens d’Arabie Saoudite, un pays où l’électro s’est développée très rapidement ces derniers temps. Quel effet cela te fait d’être considérée comme la première femme DJ de ton pays ?
C : Je ne suis certainement pas la première. Il y a eu beaucoup de femmes avant moi dans ce domaine. Certaines ont essayé et ne sont jamais arrivées sous les feux de la rampe pour des raisons qui leur sont propres. Aujourd’hui plus que jamais, les femmes en Arabie Saoudite ont le choix de se libérer de tous les stigmates sociaux et de devenir ce qu’elles veulent vraiment être.
La musique électronique devient de moins en moins inégalitaire à l’échelle internationale. Comment imagines-tu la place des femmes sur cette scène à l’avenir ?
C : J’espère réellement voir plus de femmes dans l’industrie, plus de femmes qui produisent, écrivent, chantent, gèrent des festivals et enseignent la musique.
Tu es devenue une référence de la musique électronique au Moyen-Orient, notamment grâce à tes performances lors de certains événements comme le MDL Beast. Quelles sont tes ambitions pour les prochaines années ?
C : J’espère sortir plus de musique, toucher les cœurs et inspirer plus de femmes à faire leurs premiers pas dans la musique.
Après un premier pas en France avec ta collaboration avec Yann Dulché, l’un de tes sets sera diffusé dans le jardin du Château de Versailles le 24 septembre prochain pour les Nocturnes Electro. Quel effet cela te fait d’imaginer ta musique dans un tel lieu historique ?
C : La collaboration avec l’artiste français Yann Dulché a commencé lorsque nous nous sommes rencontrés à Riyadh en 2019. Il prévoyait une série de collaborations internationales, alors nous avons fait un disque ensemble, dans un EP intitulé Dilemma qui comporte 3 versions. Yann, Baltra et moi avions chacun nos remix Dilemma. Je suis très reconnaissante d’avoir rencontré Yann car il m’a poussé à prendre la production musicale au sérieux et je n’ai jamais arrêté depuis.
Je suis, par ailleurs, très heureuse de jouer une sélection de house profonde et underground provenant de ma caisse d’album secrètes de DJ au Château de Versailles. J’aime les surprises, et je suis certaine que ce sera un spectacle merveilleux.
Nous te remercions pour ton temps !
Pour découvrir l’univers de Cosmicat, rendez-vous sur son site.