Illusion of Time : l’album complètement inattendu de Daniel Avery et Alessandro Cortini

par Iona Lebarbier

La collaboration entre Daniel Avery et Alessandro Cortini, deux artistes que tout oppose, semble improbable. Le producteur techno et l’ex-claviériste de Nine Inch Nails ont pourtant brillamment infusé leurs univers pour aboutir à Illusion of Time, album expérimental sorti sur Phantasy, label d’Erol Alkan.

Le résultat d’une alchimie

En 2012, après avoir écouté Drone Logic (premier album de Daniel Avery), Alessandro Cortini décide de contacter ce dernier pour lui faire part de son ressenti sur ce disque qu’il a beaucoup apprécié. Les deux artistes n’ont depuis jamais cessé d’être en contact. Ils s’échangent notamment des tracks qu’ils retouchent chacun leur tour en essayant de penser la musique comme leur interlocuteur. Ainsi ils composent ensemble et à distance en se libérant de toute limite créative et temporelle.

Photo de l'album Illusion of Time

“Je tiens à féliciter Alessandro pour sa croyance en la puissance vivante de la musique et pour l’importance qu’il accorde à sa création organique...” déclare Daniel Avery. Ce à quoi Alessandro Cortini répond : ““J’ai toujours été très admiratif du travail de Daniel. Quand nous avons commencé à travailler ensemble, ça a fait tilt. C’est très difficile à expliquer, mais je peux toujours sentir l’amour dans son travail, et c’est d’autant plus vrai sur ce disque.” Les deux hommes se rencontrent finalement en 2018 lors d’une tournée de Nine Inch Nails.

Un voyage onirique

 

L’analogique est mis à l’honneur avec un remarquable travail sur les textures. Les mélodies vaporeuses, livrées à elles-même avec des nappes envoûtantes, s’étendent et évoluent, nous embarquant dans un voyage hors du temps. Une musique contemplative et onirique qui n’est pas sans rappeler celle de Jon Hopkins sur son album Singularity. Chaque titre est accompagné d’un clip coloré crée par Less Than One dont les formes abstraites, en accord avec la musique elle aussi expérimentale, sont un appel à l’imagination du public.

Bien que loin de sa techno habituelle, Daniel Avery s’était déjà engouffré dans des expérimentations semblables à son précédent album Song for Alpha, où des titres comme “First Light”, “Twb17” et “Days for Now” étaient finalement les premières ébauches d’un univers que l’anglais a continué d’explorer avec Alessandro Cortini. De même pour ce dernier qui avait déjà consacré un album aux mélodies analogiques avec Volume Massimo. En fusionnant intelligemment leurs univers, les deux artistes ont réussi haut la main l’exercice difficile de la co-production.

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