La présence policière dans les festivals augmenterait les risques d’overdose, selon une étude

par emilie cordier
Patrouille de police au Grass is Greener music festival. Crédit: Luke Mortimer

En interrogeant les participants de six festivals de Nouvelle-Galles du Sud, des chercheurs australiens ont mis en exerce le lien flagrant entre présence policière et consommation de drogue à haut risque.  

Doubler ses doses avant le festival pour éviter la police

Remettre en question la politique de sanctions émise à l’encontre des consommateurs de drogue ? L’idée est encore loin de convaincre la France, qui se positionne paradoxalement comme l’Etat le plus répressif d’Europe (et le plus grand consommateur) en matière de stupéfiants. Mais une étude menée quelques milliers de kilomètres plus loin, par une équipe de chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie), pourrait bien faire changer d’avis l’hexagone.

En interrogeant les participants de six grands festivals de Nouvelle-Galles du Sud entre novembre 2019 et mars 2020, des experts auraient en effet établi une corrélation entre la présence policière en milieu festif, et la consommation de drogue à haut risque. Celle-ci se caractériserait notamment par le fait de consommer une dose importante de drogue avant le festival pour passer sereinement les fouilles à l’entrée. Sur les 286 personnes ayant confessé consommer de la MDMA, 48% auraient par exemple doublé leur dose habituelle (avec une proportion d’hommes plus importante que les femmes). Sans oublier le fait de mélanger excessivement drogue et alcool: 22% des consommateurs de drogue auraient en effet avoué boire de l’alcool en plus grande quantité.

Publiée dans le journal Drug and Alcohol Review, l’enquête montre également qu’en présence de la police, les consommateurs seraient plus réticents à l’idée de demander une assistance médicale suite à une surdose. Un constat qui donne donc à réfléchir quant aux nouvelles stratégies policières à mettre en place au nom de santé publique, comme l’exprimait Dr Jonathan Brett, l’un des chercheurs ayant contribué à l’étude:

“J’espère vraiment qu’il y aura un dialogue, non pas sur le fait de supprimer la police mais sur une nouvelle manière d’envisager les stratégies policières; autre que celle qui criminalise les consommateurs de drogues. Tout le monde souhaite améliorer la santé publique. Il faut donc avancer sur la manière dont on pourrait atteindre ce but”.

 

 


Crédit cover : Luke Mortimer

 

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