Initié en 2012, la finalité du projet documentaire de Pierre Sormonian prend aujourd’hui tout son sens. Plus qu’un hommage à Lille désormais, c’est un hommage à la nuit, à la fête et aux artistes que nous propose le réalisateur.
L’avènement d’un documentaire dans l’ère du temps
Pour Pierre Sormonian, ce documentaire est presque le projet de toute une vie. Il aura fallu sept années de captations, de réflexion et deux années de montage ensuite pour produire sa trilogie. Après des études de cinéma où il s’est pris d’intérêt pour le genre documentaire, Pierre souhaitait initialement créer un film unique. La thématique ? La scène musicale lilloise, du point de vue des artistes.
Face à la multitude de talents présents dans le secteur, le projet a évolué vers un triptyque, intitulé Tales of a Rocking Town. Le premier épisode, All We Need, est sorti en février 2019 et l’approche est claire. L’expérience de la scène se fait cette fois du côté de l’artiste. Du travail en amont, au choix de la setlist, en passant par les heures sur les routes et le ressenti en coulisse, le concert va bien au delà des quelques mètres carrés où l’on se produit. En ces temps troubles pour la fête, Pierre Sormonian a décidé de diffuser les deux autres chapitres de son projet en janvier 2021. Comme un appel à la réouverture des lieux de culture, le lillois se languit de revoir sa terre habituellement festive reprendre vie.
Du côté de Lille
Quand on pense à la capitale du Nord, on s’imagine les fricadelles sur la Grand’Place, l’accent prononcé et des bons vivants qui affrontent le froid avec le sourire. Pierre Sormonian nous prouve qu’au contraire à Lille, il fait bien chaud, et surtout la nuit. Le plus gros morceau de sa trilogie se nomme Enfants sauvages de Lille et retrace les années de vie du groupe We Are Enfant Terrible, le trio électro pop. À travers les cinq chapitres, on découvre leurs vies, leurs envies, mais aussi les artistes qui les inspire et avec qui ils collaborent. You Man, Antoine Pesle, Rocky, Paprika Kinski, etc … autant d’exemples sur comment Lille vit la musique et s’imprègne de l’électronique depuis la dernière décennie.
La dernière tranche de vie qui vient clôturer le projet est celle du groupe électro-pop-funk Bodybeat. Leurs réflexions sur la place de l’image dans la musique vient faire écho à la manière dont on consomme le live aujourd’hui : par écrans interposés. Mais comme dit dans le Bodybeat Method, est-ce que la musique, finalement, n’est pas faite pour s’amuser et être vécue en live ?
Crédit cover: Josselin Lh