Étoile montante de la scène internationale, la DJ et productrice saoudienne Biirdperson sera de retour à Paris à l’occasion de la Fête de la musique. Elle a accepté de se livrer sur son parcours, ses futurs projets et son amour du cinéma !
Hello Biirdperson ! Peux-tu te présenter en quelques mots et nous dire d’où tu viens ?
Je suis une DJ et une cinéaste originaire de Djeddah, une ville en Arabie Saoudite bien connue pour sa scène culturelle dynamique. Ma musique se caractérise par un mélange éclectique d’électronique, qui passe par la house ou la minimale. Je suis également une grande passionnée de cinéma : après mes études de communication j’ai été assistante-réalisatrice.
J’ai choisi le nom de scène “Biirdperson” car il représente mon animal totem, l’oiseau, symbolisant la liberté, la grâce et un esprit de guide spirituel. L’idée me vient de la série télévisée d’animation “Rick and Morty”…
L’Arabie Saoudite, ton pays d’origine, est en pleine expansion concernant les musiques électroniques. Ça représente quoi pour toi de faire partie de ce mouvement ?
Assister aux débuts de la scène électronique en Arabie et au développement d’une communauté solide m’a donné envie d’en faire partie ! Je suis influencée par le dynamisme de la scène artistique et culturelle de ma ville, et l’émergence de la scène créative de mon pays.
Cette dynamique nous permet, à nous jeunes artistes, d’entrer en contact avec d’autres créateurs du monde entier. Je veux contribuer au développement de cette communauté et être une artiste qui inspire la nouvelle génération à poursuivre sa passion !
Ton arrivée sur la scène française est récente, comment as-tu été accueillie par le public ?
La toute première fois que j’ai eu l’occasion de jouer en France remonte à octobre 2022, durant le MaMa Festival à Paris. Cette expérience m’a incitée à revenir en mai 2023, lors du Saudi Cinema Tour. Au cours de celui-ci, j’ai eu l’opportunité de me produire à l’Institut du Monde Arabe, et par la suite, à deux reprises lors du Festival du Film à Cannes.
Au fil de ces rencontres, j’ai eu le privilège de me faire de nombreux amis qui sont désormais comme une famille pour moi. Je veux continuer de découvrir l’écosystème artistique français… J’aime la scène musicale française, j’y ai été chaleureusement accueillie à chaque fois !
Avant d’être DJ, tu es une réalisatrice et gravite dans le milieu du cinéma. Qu’est ce que ça te fait d’avoir eu l’opportunité de mixer sur le prestigieux Festival de Cannes cette année ?
Après avoir travaillé dans l’industrie cinématographique en tant que productrice et assistante réalisatrice, mixer à Cannes a été une expérience absolument extraordinaire et enrichissante. Cela m’a permis de fusionner, de manière unique, mes deux passions : la musique et le cinéma. Jouer à Cannes m’a rappelé à quel point j’aime le monde du cinéma.
Les films et les musiques électroniques ont d’ailleurs toujours été interconnectées, qu’est-ce qui les relie selon toi ?
Je pense que la musique et les films sont indissociables : ils ont la capacité d’évoquer de puissantes émotions chez leur public. La musique, avec son large éventail de styles, peut compléter et améliorer les images et la narration d’un film. Elle peut accroître le suspense, intensifier les séquences d’action, créer un sentiment d’émerveillement ou évoquer des humeurs et des atmosphères spécifiques. Elle établit une tonalité et influence la façon dont les spectateurs perçoivent certains personnages.
En combinant divers sons, rythmes et effets électroniques, les compositeurs peuvent créer des paysages sonores immersifs qui améliorent l’expérience cinématographique globale.
C’est notamment en filmant tes amis DJs que tu as pu développer tes connaissances et ta passion pour les musiques électroniques. Qu’est-ce qui t’a décidé à passer derrière les platines à ton tour ?
En tant que cinéaste, j’avais l’habitude de filmer mes amis DJ à chaque soirée ou jam session qu’ils organisaient. Cette expérience m’a permis d’affiner mon oreille musicale et d’acquérir diverses techniques. J’ai notamment pu apprendre les bases en observant et en filmant des DJ saoudiens émergents tels que Vinyl Mode, Hats and Klaps, et Baloo.
Toutefois, pendant le Covid et le confinement, je ne pouvais plus travailler sur mes projets cinématographiques. J’ai alors ressenti le besoin d’exprimer ma créativité. J’ai donc commencé à mixer : c’était très thérapeutique ! Dès lors, j’ai pris la décision de consacrer du temps à ma passion pour la musique, en parallèle de ma carrière de cinéaste.
Y a-t-il des artistes français avec lesquels tu aimerais collaborer ?
Pour moi, collaborer avec des artistes permet un échange dynamique d’idées et l’exploration de territoires musicaux vierges. C’est l’occasion de contribuer à la croissance et à l’évolution de l’industrie musicale, tout en créant quelque chose de vraiment original.
Je serais ravie de collaborer avec des artistes émergents tels qu’Aline Brooklyn et Aman Umber, qui forment un duo incroyable. Ils sont vraiment captivants sur scène. Collaborer avec eux serait l’occasion d’explorer de nouveaux horizons et de créer quelque chose de vraiment exceptionnel.
As-tu d’autres projets à venir en France ?
Actuellement, je m’apprête à jouer avec la DJ styliste française Emma Bonneaud, pour la Fête de la Musique à Paris. Située sur une péniche, aux Jardins de Medellin, c’est une soirée organisée par Génération 2030. Il s’agit d’une association franco-saoudienne visant à développer des liens en mettant en avant des jeunes talents.
Je suis très excitée par cette opportunité ! Cela me rappelle ma toute première expérience en tant que DJ, sur un bateau en Arabie Saoudite. Je suis impatiente à l’idée de découvrir ce qui m’attend et je suis ouverte à de nouvelles collaborations.
Merci d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !
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