DJ, productrice, responsable de label et militante : Ceri est l’une des artistes les plus prolifiques de la scène électronique britannique. Elle a répondu à quelques questions dans le cadre de sa venue aux 15 ans d’Electro News.
Salut Ceri ! Peux-tu nous dire comment tu es tombée dans la musique électronique et es devenue DJ ?
J’ai toujours adoré la musique et la danse ! Lorsque j’ai découvert les clubs pour la première fois, je me suis sentie “chez moi”. J’ai commencé à digger, puis j’ai décidé de tenter ma chance en tant que DJ. Au début, je ne connaissais personne dans le milieu, je sortais souvent seule et je me faisais des amis sur le dancefloor. J’ai joué dans des petits bars et des clubs en espérant que cela ouvrirait des portes, et heureusement c’est ce qui s’est produit ! J’ai ensuite commencé à jouer à Londres et au Royaume-Uni, et j’ai eu deux résidences où je jouais souvent des sets de 9 heures ou plus. Cette période a été forte en apprentissage !
Tu as animé des masterclass et des conférences pendant le festival Amsterdam Dance Event : est-ce important pour toi de partager ton savoir et de participer aux débats sur les musiques électroniques ?
À l’ADE, j’ai animé des Masterclasses sur la production musicale et j’ai également donné des conférences sur la santé mentale et physique. Je pense vraiment qu’il est important de partager des connaissances dans ces domaines, car nous vivons tous des parcours différents et nous pouvons apprendre les uns des autres.
Je pense également qu’il est très important – surtout pour les débutants dans la sphère des musiques électroniques – de comprendre son histoire, non seulement d’un point de vue musical et technologique, mais aussi d’un point de vue politique et sociologique.
Ceri à Marseille
Ton label, “Find Your Own”, porte également un nom au message fort : pourquoi avoir choisi ce mantra en particulier ?
En réalité, j’ai trouvé le nom du label lors d’une cérémonie de Kambo (une cérémonie traditionnelle amazonienne). Suite à ça, j’ai directement compris quel type de musique me représenterait. Cela symbolise également le fait que je suis ma propre intuition et que je fais ce en quoi je crois, peu importe ce qu’en disent les autres.
Tu te définis comme une “avocate du bien être” : Comment concilies-tu un mode de vie sain et un rythme de DJ qui peut parfois être intense ?
C’est beaucoup plus difficile d’avoir un train de vie sain en tant que DJ, comparé à la plupart des gens. Évidemment, il y a le manque de sommeil, mais on peut contrebalancer cela en étant vigilant dans tous les autres domaines. J’ai une alimentation très saine, je ne bois pas d’alcool ni ne consomme de drogues. Je prends également des compléments alimentaires, fais régulièrement des cures, et je respecte mon corps et mon esprit autant que possible. Je pense aussi que faire un travail que l’on aime est une excellente façon de rester en bonne santé et de se donner de l’énergie !
Plus globalement, les musiques électroniques sont souvent associées dans l’imaginaire collectif à la vie nocturne, aux substances, etc… Mais on voit aussi de plus en plus de personnes de ce milieu se diriger vers la sobriété, la bienveillance, le bien être physique. Penses tu que les habitudes sont en train de changer à ce niveau là ?
Oui, c’est quelque chose que l’on voit de plus en plus, et pour de nombreuses raisons. Je pense que cela se produit également au niveau sociétal. Par exemple, dans les années 90, la prise d’héroïne était “à la mode”. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes font attention à leur santé et ce, dès le plus jeune âge. La génération de nos parents n’avait pas les connaissances que nous avons maintenant, et elle est aussi plus résistante au changement. Tandis que que la jeunesse d’aujourd’hui est davantage tournée vers l’apprentissage de ses propres expériences ainsi que l’amélioration de soi-même.
Il est aussi important de noter que l’on PEUT évoluer dans la scène de la musique électronique en étant sobre, cela peut même être très libérateur !
Affiche des 15 ans d’Electro News
La production fait également partie de tes activités principales : as-tu des projets à venir bientôt ?
Oui, j’ai ma Masterclass en ligne sur la production musicale que je propose deux fois par an, avec une prochaine session en mars. J’y aide les producteurs émergents à trouver leur propre son et à prendre confiance en eux.
En ce moment, je prépare aussi les prochaines sorties pour mon label ‘Find Your Own Records’. La prochaine sortira en version vinyle en février et ne comprendra non pas une, mais DEUX remixes d’un de mes producteurs et DJ français préférés. Vous pouvez précommander le vinyle dès maintenant sur Juno / Decks.de / Deejay / Phonica !
Toi qui viens d’Angleterre : que penses-tu de la scène house et techno française ?
En fait je suis d’origine galloise, mais j’ai été élevée en Angleterre. Et J’ADORE la scène électronique française, il y a tellement de producteurs et de DJs incroyables qui viennent de France. Certains comptent parmi mes artistes préférés comme D’Julz, Brawther, Laurent Garnier, Point G / DJ Gregory et DJ Deep.
Le 26 janvier, tu joueras aux côtés des artistes emblématiques Kerri Chandler, Chez Damier et DJ Deep : qu’est-ce que ça te fait ?
C’est incroyable de jouer aux côtés de ces légendes que je respecte énormément, non seulement sur le plan musical mais aussi personnellement. J’ai partagé la scène avec eux à de nombreuses reprises, et c’est tellement beau de se rendre compte qu’au fil des ans, ces personnes que j’admirai en tant que professionnels sont maintenant devenues des amis et des collaborateurs. Une mention spéciale à Chez et Kerri, qui m’ont tous deux apporté un soutien inestimable lors de moments difficiles que j’ai traversé récemment.
Un dernier mot pour les 15 ans d’Electro News ?
Merci de m’avoir invité. J’ai hâte de célébrer cet anniversaire avec vous !
Merci pour tes réponses et le temps que tu nous as accordé !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’évènement Facebook des 15 ans d’Electro News et sur la billetterie.
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