L’Assemblée nationale avait lancé en janvier un sondage sur le cannabis récréatif, afin de récolter l’avis des français. Disponible pendant un mois et demi, c’est devenu l’une des consultation citoyennes ayant reçu le plus de réponses : 250 000 personnes ont répondu, et près de 80% des participants ont plébiscité la légalisation de la drogue.
“Ce n’est pas une enquête de fumeurs”
La consultation en ligne se tenait sur le site de l’Assemblée Nationale et s’est achevée en mars dernier. La décision est donc tombée : 80,8% des français qui y ont participé se sont dits favorables à une autorisation de la consommation et de la production dans un cadre régi par la loi. 13,8% se déclarent en faveur d’une dépénalisation. 4,6% sont pour un renforcement des sanctions, et 0,8% sont pour le maintien du cadre légal en vigueur. Sur le total des participants, plus d’un tiers affirment en consommer occasionnellement, et un autre tiers ne jamais en avoir consommé. Le dernier tiers regroupe les fumeurs quotidiens ou réguliers.
Les députés rapporteurs du volet “récréatif” de la consultation ont fait remarquer qu’il s’agit désormais d’un sujet qui concerne tout le monde – la preuve, femmes et hommes de tout âge ont répondu (même si la majorité avait moins de 39 ans), qu’ils consomment ou non.
“On sait désormais que la légalisation du cannabis n’est plus un tabou en France et que nos concitoyens font le constat de l’inefficacité de la législation actuelle en la matière” a estimé la députée LREM Caroline Janvier, à l’origine de cette consultation.
4. Je suis favorable à une légalisation du cannabis encadrée qui permettra de mieux lutter contre les trafics & protéger les mineurs. Légaliser ne signifie pas libéraliser les drogues, mais mieux réguler, faire de la prévention et lutter contre la conso des jeunes .
— Jean Baptiste Moreau (@moreaujb23) March 2, 2021
Selon le même sondage, 86% des répondants se sont montrés favorables à ce que l’État permette aux particuliers de cultiver eux-mêmes des plants de cannabis dans des limites fixées par la loi en cas de légalisation ou de dépénalisation. Il s’agit avant tout de réguler la circulation et les points de vente : 64% des citoyens consultés imaginent une commercialisation dans des boutiques spécialisées, et seulement 3,8% souhaitent la vente libre.
“En écoutant spécialistes, médecins et forces de l’ordre, en regardant ce qui se faisait à l’étranger, on a pu constater que la situation actuelle est intenable. En théorie, le cannabis est interdit et nos jeunes en trouvent n’importe où, consomment n’importe quoi n’importe comment”, rapporte Jean Baptiste Moreau sur RMC.