“Avant on se moquait de Marseille et maintenant c’est ‘the place to be'” : Jack de Marseille, pionnier de l’électro

par Manon Roussel
Jack de Marseille

Vendredi 27 janvier, le pionnier Jack de Marseille investira le Cabaret Aléatoire pour fêter les 30 ans de la première rave de la cité phocéenne. Dans le cadre de cet événement “Back to Origins”, l’artiste est revenu sur l’histoire du mouvement techno dans sa ville natale.

Elle est présente dans ton nom et dans ton quotidien depuis le départ : la ville de Marseille. Quelle importance a-t-elle pour toi et pour ta musique ?

C’est un laboratoire expérimental cette ville, c’est une ville authentique. Parfois tu détestes, mais tu reviens tout le temps.  Il y a une mentalité qui est vraiment à part. L’accueil ça peut aller très vite, c’est souriant, c’est ce qu’aiment les gens, c’est un peu cassant, c’est un peu le bordel, c’est ce qu’on peut aimer je pense. Quand t’aimes Marseille t’aimes le bordel.

Il y a les énergies aussi qui sont vraiment intenses depuis 2013, depuis qu’on a été élu capitale européenne de la culture. C’est vraiment un truc qui est devenu à la mode : avant on se moquait de Marseille et maintenant c’est “the place to be”. Mais la ville n’est pas à la hauteur de l’image qu’elle a maintenant. On parle de musique électronique, mais en fait il y a pas autant de lieux que ça. Si on enlève le Cabaret Aléatoire qui est une salle de concert où tu peux rentrer 1000 personnes, il y a le Dock des Suds et après ?

Comment se porte la scène électronique marseillaise aujourd’hui ?

Il y a beaucoup de collectifs qui agissent, de plus en plus de collectifs. Et là je viens de voir, il y a des collectifs de l’extérieur qui se mettent à venir à Marseille. Il y a quelques collectifs qui font des trucs illégaux, qui vont chercher des lieux, j’aime bien ça, les gens qui défrichent et qui vont prospecter.

De mai à septembre, ça se porte super bien. Malheureusement, à chaque fois que tu dis “musique électronique”, il y a beaucoup d’à priori. Quand tu entends encore ça 25 ans ou 30 ans plus tard tu te dis “mince, ça a pas avancé”.

Les nouvelles technologies ont eu un impact fort et rapide dans la société, et le milieu de la musique n’y échappe pas. Selon toi, comment influence-t-elle les musiques électroniques, aussi bien en termes de public que de façon de consommer la musique ?

Justement, nous à l’époque on allait chercher les informations. Donc tout le monde n’écoutait pas ça. Au départ t’allais sur NRJ, Skyrock, ces radios là, pour écouter notre musique. Il y avait les magasins de disques aussi, c’était un lieu de convivialité, de rencontres, etc. On a perdu cette chose là. Et d’un seul coup on a aussi un outil qui est Internet qui est un super bon moteur de recherche, on a accès à tout donc c’est hyper intéressant. Je rappelle qu’en début des années 90 on mettait des stickers sur les vinyles pour cacher les informations, on voulait être les seuls à jouer ! Mais la musique, ça se partage.

Pour la consommation, c’est devenu hyper rapide. Même en soirée, quand tu vois tous ces gens qui veulent prendre des souvenirs dans les soirées, prendre des vidéos, des photos, etc. Mais ça peut être aussi un moment éphémère où t’as pas ta photo, ça reste dans ta tête et et ça c’est bien aussi. T’as pas ton téléphone, tu danses, tu es imprégné par le show et là la technologie peut aussi être dans le visuel.

Après il faut se poser la question : si on était nés à la même époque on ferait certainement la même chose, ça dépend de ton éducation.

Affiche de la soirée Back To Origins

Affiche de la soirée Back To Origins

Vendredi 27 janvier aura lieu la quatrième édition de ta soirée “Back To Origins” : que représente cette soirée pour toi ?

Ce sera pour fêter les 30 ans de la première rave à Marseille. Je voulais vraiment, absolument célébrer. C’est quelque chose qui m’a marqué, quand j’y pense, j’ai toujours le sourire qui remonte. Ce que j’aime bien, c’est ce mélange où d’un coup tu trouves plein de styles différents, le côté un peu hippie avec pleins de couleurs, un côté psychédélique et les gens étaient cools.

Cette édition est la “Winter of Love” parce qu’à l’époque ça se passait pendant l’été (ndlr : référence à l’événement “Summer of Love”), mais je veux retourner à ce côté joyeux, coloré, rempli d’amour. J’aimais bien le visuel de l’époque, je voulais récupérer la même graphiste pour avoir un fil conducteur, une identité.

Ce qui serait bien, c’est que ça soit intergénérationnel. Qu’il y ait des gens qui ont vécu cette époque là, et que les gens qui connaissent pas la période là viennent découvrir. Qu’il y ait cette génération qui grâce à internet est super curieuse et qui a cherché à gratter d’où vient cette musique là.

Plus d’informations sur l’événement facebook et la billetterie.

 

 


Article sponsorisé.

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