Si l’on ne présente plus Vandal Records, le label Toulousain fondé par SKS en 2004, c’est sur Vandal Limited, la niche « soft » du label, que nous nous pencherons aujourd’hui. Regroupant les productions plus liquid ou deep signées chez Vandal, c’est aussi une plateforme qui explore différents styles gravitant autour de la drum & bass. Modern Soul 3, troisième VA de Vandal Limited, en fait la preuve avec les productions, notamment, de Kabuki, Shield, Sotilas ou Crimes!, dont les morceaux oscillent entre halfbeat, trip hop et hip hop. De plus, si le label est basé en France et met à l’honneur la scène Toulousaine (SKS, Redeyes, Monty, Sotilas) sur cet album, il regroupe une collection d’artistes internationaux ; on retrouve notamment des productions d’Andrezz de São Paulo (Brésil), Crimes! (Etats-Unis) ou Greazus & Sinistarr (Canada), ou encore de Kabuki (Allemagne), Shield (Danemark), SATL et Lenzman (Pays-Bas). Les anglais GLXY, Arkaik (maintenant basé en Chine) et Sam Young sont également présents, le tout nous offrant un réel tour du monde soulful.
C’est donc un LP aussi bien éclectique dans ses genres et ses origines qu’harmonieux dans ses atmosphères qui nous est servi par Vandal. Une très belle réussite et une preuve supplémentaire de l’unité présente dans le monde de la drum & bass !
No need for us to introduce Vandal Records, Toulouse based label founded by SKS in 2004, once more; it is on the label’s “softer” niche, Vandal Limited”, that we will focus today. Gathering Vandal’s more liquid or deep productions, it is also a platform meant to explore different styles gravitating around drum & bass. Modern Soul 3, Vandal Limited’s third VA, perfectly illustrates this thanks to artists such as Kabuki, Shield, Sotilas or Crimes!, whose tracks oscillate between halfbeat, trip hop and hip hop. Furthermore, if the label is based in France and honors the Toulouse scene (SKS, Redeyes, Monty, Sotilas), the album offers a wide panel of international artists; notably productions by whether São Paulo based Andrezz (Brazil), Crimes! (United States) or Greazus & Sinistarr (Canada), or whether Kabuki (Germany), Shield (Denmark), SATL or Lenzman (Holland). The British GLXY, Arkaik (now based in China) and Sam Young also appear, the whole offering a real soulful worldtour. Vandal serves an LP both eclectic in its genres and origins and harmonious in its atmospheres. A great success and another proof of the drum & bass world’s unity !
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Andrezz, “All Along”
Troisième titre du LP, « All along » reprend les bases de la liquid drum & bass avec une précision et une qualité irréprochable. Quelques notes de piano, une nappe de sub lente et profonde, une snare très sèche, une ligne vocale grave et mélancolique, et on se retrouve avec un morceau très poétique, un voyage qui n’est pas sans rappeler certaines productions de Calibre tant sa structure est épurée et complète à la fois.
Régulièrement, une note sombre et vibrante vient accompagner les fins de mesures, rehaussant l’aspect obscur et parfois mélancolique du titre. De la même manière on retrouve à plusieurs reprises quelques notes aigues qui s’immiscent et s’intensifient progressivement sur plusieurs mesures, jusqu’à prendre le pas sur la mélodie puis retomber brusquement, permettant de parfaitement rythmer et équilibrer l’intensité du morceau. Somme toute, une superbe sortie pour le Brésilien.
Third track on the LP, “All Along” revisits the liquid drum & bass basics with an irreproachable precision and quality. Some piano notes, a deep and slow sub layer, a dry snare, a melancholic, low vocal line, and we end up with a very poetic tune, a trip which almost reminds us of some Calibre productions, given how refined and complex the structure is. Regularly, a dark and vibrant note joins the measure’s end, highlighting the track’s subtle darkness and melancholy. In the same manner, some high notes sometimes interfere and intensify on several measures, until overwhelming the melody and abruptly disappearing, perfectly punctuating and balancing the intensity. A superb release for the Brazilian artist.
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Kabuki, « Home Run »
En quatrième position sur la VA, c’est « Home Run » du Francfortois Kabuki qui retient notre attention. On sort des 175 bpm pour aborder une ballade d’une autre époque, que l’on classifiera quelque part entre la trip hop et le hip hop lofi. On se retrouve donc devant un rythme lent, empreint de mélancolie, et des percussions très organiques et marquées sur lesquelles repose en grande partie le morceau.
En effet, d’un point de vue mélodique, on alterne entre deux boucles aériennes, la première (qui fera office d’intro et de reprise) à la guitare (et moulte reverb) qui nous transporte dans une atmosphère très 90’s et prend le pas sur les percussions le temps de quelques mesures, la seconde au piano, plus discrète, qui occupera la majeure partie du morceau, offrant une couche plus onirique. Ces deux lignes sont accompagnées d’une basse organique qui participe grandement à la mélancolie dégagée par ce bijou de Kabuki. Une production surprenante à écouter et réécouter.
Fourth on the VA, “Home Run” from Frankfurt based artist Kabuki retains our attention. We exit the 175 bpm to approach a timeless ballad, somewhere halfway between trip hop and lofi hip hop. A slow rhythm, full of melancholy, and very strong and organic percussions on which the track mostly relies. Indeed, from a melodic point of view, we alternate between two aery loops, the guitar (full of reverb, which will be the intro) which takes us to a very 90’s atmosphere et sometimes take over the percussions, and the piano, more discrete, which will occupy most of the track, offering an almost dreamlike layer. These two lines are followed by an organic bass, which greatly participates to this gem’s melancholy. A surprising production, to be played and replayed!
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Redeyes, “What She Wants (Lenzman Remix)”
Comment parler de ce LP sans évoquer le morceau de Redeyes remixé par Lenzman ? Déjà présent dans le sampler de l’album, on le retrouve déjà dans les mixs de nombre d’artistes et s’annonce comme l’un des titres phares de cet été quand on parle de liquid/soulful drum & bass. L’originale avait déjà marqué les esprits dans le Modern Soul de l’an dernier, et bénéficie d’un coup de fraicheur signé Mr. North Quarter.
Des percussions très présentes et une boucle très épurée au piano, dès l’intro les bases sont posées : une track très douce, et un beat qui lui donnera toute son efficacité sur le dancefloor. Les vocals, qui occupent un peu moins d’espace que sur le morceau original, restent au cœur de l’atmosphère du morceau et apportent une rythmique plus rapide que celle présente dans la mélodie : en bref un superbe remix, parfaitement équilibré, entraînant et apaisant.
How could we talk about this LP without evoking Lenzman’s remix on Redeyes’ “What She Wants”? Previously heard in the album’s sampler, it is already in numerous artists’ mixes and shines like an unmissable track in this summer’s liquid/soulful drum & bass vibe. The original mix had already drawn attention in last year’s Modern Soul, and Mr. North Quarter gave it a perfect shot of freshness. Very vivid percussions and a refined piano loop, bases are set from the intro ; a soft track, and a very effective beat. The vocals, occupying less space than in the original mix, remain at the core of the track’s atmosphere, bringing a faster rhythm than the melody’s one. A superb remix, perfectly balanced.
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SKS, « Thousand Lives »
Place au patron de Vandal Records pour un roller bien plus sombre que ceux cités jusque-là. Dès l’intro, on retrouve des sonorités qui ne vont pas s’en évoquer le travail d’Ivy Lab (notamment d’Halogenix) : autrement dit des influences qui ne peuvent que nous ravir ! C’est donc sur une ligne mélodique sombre et mystérieuse constituée de quatre notes pleines de reverb très joliment designée qui ouvre le morceau.
La mélodie est rattrapée, au drop, par un ensemble des percus relativement discrète et une snare tout en sècheresse qui contrebalance l’aspect aérien de la mélodie : efficacité sur le dancefloor garanti. Tout au long du morceau, SKS agrémente ses boucles et sa basse ultra-sombre (qui rappelle par moment certains dark rollers de Lenzman) de samples voix et mélodiques percutants qui vont servir à maintenir l’intensité du morceau et compléter l’univers sombre, hypnotique et tortueux dans lequel s’intègre le titre.
How could we talk about this LP without evoking Lenzman’s remix on Redeyes’ “What She Wants”? Previously heard in the album’s sampler, it is already in numerous artists’ mixes and shines like an unmissable track in this summer’s liquid/soulful drum & bass vibe. The original mix had already drawn attention in last year’s Modern Soul, and Mr. North Quarter gave it a perfect shot of freshness. Very vivid percussions and a refined piano loop, bases are set from the intro ; a soft track, and a very effective beat. The vocals, occupying less space than in the original mix, remain at the core of the track’s atmosphere, bringing a faster rhythm than the melody’s one. A superb remix, perfectly balanced.
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Crimes! – “Imasquare”
Signé par l’Américain Crimes!, « Imasquare » s’éloigne du registre habituel de l’artiste pour livrer un morceau aux influences très « beats ». En terme de structure, on retrouve une rythmique solide, imposante, qui vient régulièrement breaker la mélodie, très aérienne, révélant un caractère onirique mais incisif. La mélodie, quant à elle, se divise en plusieurs pistes dont la plus grave marquera la majeure partie du mouvement.
Les autres, synthés axés house qui feront office de nappes plus légères et aigües, serviront à contrebalancer ce même mouvement, aboutissant à un rendu extrêmement fluide bien que très différent de l’ensemble de la compilation. En effet, Crimes! nous offre ici un morceau à mi chemin entre ses influences halftime et futurebeat, et une ambiance toute particulière, associable ici à des artistes tels que Moderat, Siriusmo ou les beats makers Français Cotton Claw.
Signed by the American Crimes!, “Imasquare” withdraws from his usual directory to deliver a very “beats” influenced track. In terms of structure, the rhythm is solid, imposing, and regularly breaks the very aery melody, revealing a dreamlike but incisive character. The melody is divided in several layers, the lowest marking the biggest part of the movement. The other synths appear as higher and lighter notes, counterbalancing this same movement, showing a very original and fluid whole. Crimes! offers us something halfway between his halftime and futurebeat influences, and a very special atmosphere which evokes us artists such as Moderat, Siriusmo, or the French beatmakers Cotton Claw.