Le printemps de Bourges : 6 jours de fête à tous les coins de rue, avec un point culminant le samedi soir. Entre le 16 et le 21 avril dernier, la 42ème édition du festival nous en a fait voir de toutes les couleurs, notamment en termes de musiques électroniques dans cette nuit du samedi d’avant-Pâques.
Bourges : au centre de la France … et de la culture
Si vous deviez placer un point au beau milieu de la carte de France, vous y trouveriez Bourges, ses siècles d’histoire, sa cathédrale. Un véritable bijou imprégné de toutes les époques. C’est le cadre dans lequel se pose un monument à la fois solide et discret : Le Printemps de Bourges. Présent depuis 42 années dans le paysage des festivals français, on le connaît sans le connaître. Quand on y pose les pieds pour la première fois, on s’y sent à la fois comme chez soi, à la fois dans un espace hors du temps. De petites scènes aux coins des rues aux institutions de la ville, les concerts investissent le moindre pavé berruyer. Côté public, on trouve aussi bien des familles que des groupes d’ados, des rockeurs en cuir qui se déchaîneront devant le rap-punk d’Ho99o9 (prononcez “horror”) que des Stan Smith aux pieds de ceux qui sauteront devant les zinzins de Salut C’est Cool. Parce que l’éclectisme – maître mot de cette cérémonie – se retrouve aussi chez les artistes qu’on (re)découvre ce 20 avril : l’énigmatique Vladimir Cauchemar nous fait valser de Booba à Gesaffeslstein en même temps que les petits gabarits de Giorgia Angiuli et Sentimental Rave nous envoient des missiles techno sans concession.
Le W et le Palais d’Auron : un bout du jardin d’Eden
Tout ceux qui ont fait l’expérience des festivals urbains le savent : ces quelques jours par an sont l’occasion pour la ville de se transformer, de recevoir, de se sublimer mais surtout de faire rêver. Les locaux redécouvrent avec fierté les rues de leur quotidien tandis que les festivaliers d’ailleurs s’émerveillent. Bourges devient en effet un véritable havre où chaque oreille peut trouver le style qu’elle aime au milieu d’un décor de fête foraine. Parcs arborés, lampions multicolores, stands de toutes les couleurs, tout nous amène jusqu’au point clé de la soirée : les rives d’Auron et la petite île où se situent le Palais d’Auron et le W, scènes sur lesquelles défileront tous les genres de musiques électroniques. Tout est pensé pour mettre en valeur les différents artistes : les images qui nous plongent dans les rues de Paris derrière Contrefaçon, la bouche géante et les danseur.s.e.s de Kiddy Smile, l’écran géant qui nous transmets les expressions profondes de Paul Kalkbrenner pendant son set. Mais n’oublions pas évidemment THE élément de ce décor fabuleux : le ciel étoilé sous le dôme du W, qui a lui seul vaut le détour.