[Report] Le panthéon de la liquid drum and bass de passage en Belgique à l’occasion de la Star Warz

par Hugo Audoyer

Un lieu à couper le souffle, un public respectueux et accueillant, un crew passionné, dévoué et, bien évidemment, des lineups spectaculaires; fondée en 2001, la soirée de Gand s’impose comme l’un des événements les plus établis en Europe. De fait, quand Star Warz décide d’inviter Ish Chat Music et The North Quarter, on retrouve au programme les patrons des deux labels, Spectrasoul et Lenzman, mais aussi FD, Commix, et l’extraordinaire Calibre. Pour entourer cette sélection, sont également présents Sikey, Speedwagon, Blind Judge et One87. Retour sur cette soirée exceptionnelle du 6 octobre.

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Les portes du bonheur

Après de longues heures de route et une rapide visite du quartier, nous entrons dans le mythique Vooruit tandis que Sikey & Speedwagon chauffent tranquillement le dancefloor a coup de douceurs liquid. DJs essentiels de la scène Belge, le duo s’est récemment allié à la production également, et c’est avec force et beauté qu’ils nous offrent un aperçu de ce qui nous attend. Tout le monde semble immensément satisfait du lineup, chaque personne dans la salle sait pertinemment que cette soirée restera gravée dans les mémoires.

On retourne assister au set de Blind Judge, venu représenter le crew Contrast (Vienne, Autriche), et encore une fois, le mix est impeccable, les rollers au rendez-vous, et le man nous gratifie de quelques morceaux qu’on n’entend que trop peu souvent, dont le superbe « The Storm » par Roygreen, Protone, Natural Flavor & Dorian, in roller liquid superbe samplant l’anthem de The Doors.  

D’un coup, la salle est bondée et les rollers tendres ont laissé place aux skills écrasants de FD. Si vous n’avez jamais vu le man aux platines, il s’est spécialisé dans une vibe unique par laquelle il transporte l’audience, sans jamais sortir de son registre liquid de prédilection, à travers quelques morceaux plus groovy et énergique. En résultent des sets très pushy, extrêmement efficaces, pourtant calmes à première vue. De toute part, une soif vibrante de fête se fait sentir.

Il est à présent 1h, la salle est pleine à craquée, et pourtant la chaleur est supportable, la foule respecte l’espace des uns et des autres,  et se tient prête et souriante pour le seul et unique Music Man aka Calibre et son homme de main, DRS. Du superbe « Burst (Calibre Remix) » par Spectrasoul et Dan Moss au nostalgique « Sunrise » et ses synthés oniriques, la foule se perd en accolades et en cris hystériques emplis d’amour pur et sincère. Les larmes ont fini par couler quand au beau milieu du mix, Calibre rewind « Step Forward », l’un des derniers morceaux de la légende Marcus Intalex, rendant un hommage vibrant d’émotion à l’un de ceux qui a sculpté la Drum & Bass avec un raffinement inégalé. Un moment de perfection et d’unité qui restera gravé.

Il n’y a que peu de MCs capable de reprendre le micro sans briser le sortilège de DRS, mais Dan Stezo est indéniablement l’un de ceux qui peuvent. Lenzman, le label boss, prend le contrôle de la foule, et dès les premières notes, les rollers liquid laissent vite place à quelques morceaux bien plus sombres, suffisant à évincer les tendres vibes de la soirée pour laisser place à une faim démoniaque de basses.

Il nous gratifie de son « Wordsworth VIP » qui fait partie de ces tracks dotés de vocals absolument superbes, alliées à une émotion entre nostalgie et absolution, qui ne peuvent que transcender le public. Lenzman nous aura livré l’une des plus grosses performances de la soirée et restera sans doute comme l’une des raisons pour lesquelles cet événement restera gravé.

L’horloge tourne, et c’est au tour de Spectrasoul de prendre le contrôle, ouvrant sur le grandiose « The Last Goodbye » sorti sur le nouvel LP de Break « Another Way ». Le boss d’Ish Chat décide de remettre une dernière couche de liquid love avec la dubplate la plus prisée du game, l’Alternate Remix du morceau de London Grammar « If You Wait » par le grand Calibre. Imaginez alors quand Spectrasoul enchaîne avec le superbe « Away With Me » (Calibre au Remix, encore une fois) ! Ceci dit, après ce doux retour à l’émotion, c’est avec LE morceau de l’été, « Untitled Horn », que le man revient en force. Mais ce n’est là qu’un prémice à la folie qui s’apprête à s’emparer de la salle.

Un closing infernal

Les gars, quand tant de légendes et de sets épiques se sont enchaînés, on arrive à un stade où chaque artiste arrive en vous laissant un petit pincement au cœur, ce même pincement qui veut dire « Comment est-ce que pourrait être encore mieux ? ». Et bien Commix nous a mis une claque comme on n’en avait plus prises depuis très, très longtemps. Le set apparaît comme une « Rave Alarm », un signal à ceux dont les jambes tiennent encore. Aux premières notes de « Be True », une seconde de répit permet à la foule de hurler son bigup au DJ, juste avant que le bootleg de Data 3 nous ramène tous six pieds sous terre, au royaume des subs dévastateur. Et comme si ce n’était pas suffisant, c’est avec l’un des morceaux les plus mortels qu’il nous ait été donné d’entendre que Commix finira son festival de la destruction : le terrifiant « Kill Dem » de Breakage.

En extase totale, nous commençons à reprendre nos esprits, ramasser nos affaires, mais la rave n’est pas terminée. One87, aka l’homme derrière toute cette histoire de Star Warz, reprend les platines pour un dernier round de Drum & Bass, et enchaîne sur les traces de Commix avec un set dark et lourd au possible. Derrière les platines depuis 1996, il ne fait aucun doute que le man connaît son game et sait comment traiter les derniers guerriers sur le dancefloor (et croyez-nous, ils étaient nombreux !). Au micro, MC Mush, l’une des voix les plus skillées du territoire, mêle parfaitement énergie et moments de breaks intenses, renforçant une nouvelle fois son indiscutable position de maître de cérémonie de Star Warz.

Si ça ne vous semblait pas déjà évident ci-dessus, Star Warz presents The North Quarter x Ish Chat Music était, selon les mots du boss lui-même, « an absolute smasher of a night, one for the Drum’n’bass history books. » Et clairement, oui. Cette soirée restera gravée. Un grand merci aux artistes pour les superbes sets, et au crew Star Warz de nous avoir donner l’opportunité de diffuser un peu de love.

C’est, pour sûr, une mission que l’on n’oubliera jamais. A bientôt !

Post Scriptum

Un grand merci à Cedex pour son accueil à Gand, et pour son soutien et son humour sans faille durant nos pauses.

Un cri de love tout particulier à l’un des gagnants du concours Drum & News (coucou Lea !) qui nous a accueillis pour quelques heures après la soirée (on a appris qu’elle était la gagnante bien plus tard, quand elle nous a demandé pourquoi on était venus jusqu’en Belgique) : une belle leçon d’humanité et de coïncidences.

Et un grand merci à One87, pour tout, tout simplement.

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