[Report] Forte Festival: entre techno pointilleuse et arts mystérieux

par Hugo Audoyer

En cette fin d’août, nous avons fini par débarquer dans cette mignonne petite bourgade située entre Porto et Lisbonne, du nom de Montemor-o-Vello. Ce joli patelin aux ruelles médiévales dominé par son immense château du XIV siècle que nous ne pouvions pas louper.

[divider]Le festival Forte c’était… « Camping is Love » ![/divider]

Une multitude d’arbres procurant de l’ombre vitale et précieuse sous le soleil du Portugal, et tellement rare pour un camping de festival ! Ce camping était organisé en trois parties.

Tout d’abord la partie campement, avec les fameuses douches en plein air, spacieuses, agréables, conviviales… ! Campement dans lequel régnait une ambiance chaleureuse, où rencontres et apéro étaient les mots d’ordre. Une multitude de langues s’échappaient des différents camps : Espagnol, Portugais, Anglais, Allemand… et comme toujours, tout de même beaucoup de Français !

Puis, le cœur du lieu, qui prenait tout son charme une fois la nuit tombée. Un véritable petit village féerique, aux allures de clairière enchantée, éclairée de mille et une lumières de toutes les couleurs. On y trouvait des installations et décorations réalisées à l’aide de matériaux de récupération, des food-trucks également colorés, où l’équipe de restauration proposait, pratiquement à toute heure, des boissons fraîches et vitaminées, ainsi que de bons petits plats, le tout à des tarifs tout à fait raisonnables.

 

Face aux stands, la scène camping, où tournaient toute la journée plusieurs DJs. Avec entre autres, Ezequiel et sa prestation aux tendances minimales, mais également Breger qui nous a offert à plusieurs reprises sa techno, entre deep et minimale, aux basses lourdes, rondes et profondes.

[button color=”brown” size=”normal” alignment=”center” rel=”follow” openin=”newwindow” url=”https://www.facebook.com/ElectroNews/videos/10155568726138798/”]Aperçu de Breger (VIDEO)[/button]

 

De l’autre coté de la scène, un immense espace, toujours sous les arbres, avec des tables et bancs pour se restaurer et de l’herbe, afin de chiller tranquillement à l’ombre et en musique.

[divider]C’était également… « the Castle »[/divider]

« Imaginez-vous, onze heures par nuit, avec un système son à faire trembler toute la côte Ouest du Portugal »

Nous étions tellement bien en bas, dans cette petite communauté éphémère, que nous en aurions presque oublié l’essentiel : le château. Imaginez-vous. Onze heures par nuit, avec un système son à faire trembler toute la côte Ouest du Portugal. Sans oublier la performance visuelle à couper le souffle de l’équipe d’Olga Studio. Un spectacle incroyable entre géométrie, lignes, perspectives

[divider]Une programmation aux frontières du réel[/divider]

Reprenons depuis le début. Il était 22h tapantes et nous étions plantés devant l’entrée du château, ne voulant sous aucun prétexte rater la cérémonie d’ouverture. A ce moment, nous trouvions qu’il n’y avait pas énormément de monde, voire même étrangement peu! Après une longue attente pour cause d’un problème d’organisation, nous pénétrions enfin à l’intérieur de cette majestueuse forteresse.

Une fois arrivés en face de la scène, il n’y a pas à dire, ça en jette ! Un escalier en pierre, descendant sur un immense espace, et droit devant, l’impressionnante scène, avec les deux immenses écrans, le tout entre les deux tours de la muraille du château. Démarre alors la performance d’opening par le trio Lydia Lunsh, Mia Zabelka et Zahra Mani. Nous insistons sur le terme performance artistique, et celui d’expérimental. Un savant mélange de chant (voire slam ou cris), de musique et sons, à tendance légèrement angoissante et projections tout aussi psychédéliques !

[divider]Tour d’horizon de nos coups de cœur[/divider]

Outre cet instant rappelant vaguement un épisode d’x-files, nous avons pu assister durant les trois nuits et le dimanche, all day long, à un défilé de pointures de la techno, ces derniers nous servant une techno plus underground qu’à notre habitude, plus alternative, plus pointue. On retiendra plus particulièrement les prestations de Oscar Mulero qui a retourné le château avec sa techno agressive, limite progressive. Les petits bouts de femmes que sont Ellen Allien et Adriana Lopez du dimanche après midi au soleil, infatigables, et leur techno massive et aux sonorités clairement plus acid chacunes avec leur style bien à elles. Pour ce qui est du closing, plus en douceur, une prestation exceptionnelle, avec notamment ce passage qui aura marqué les esprits de sa reprise de John Paul Young, « Love is in the air », pur moment de bonheur et à la fois déjà de nostalgie.

[divider]Une balade au cœur du « Generative Garden »[/divider]

Du coté opposé à la scène, se trouvaient les jardins du château. Un grand espace d’herbe qui permettait non seulement des instants de détente forts appréciables, mais qui servait également de galerie d’art, ou lieu d’expression de deux artistes : Jaygo Bloom et Malo Lacroix. Leur travail sur le principe de l’art génératif, frôlant la fusion entre l’art et la science : « Cellular automata », ou l’exploration du monde des automates cellulaires. Une sublime métaphore de nos vies humaines, où chaque être commence dans un état inconnu, simple, en tant que cellule et évolue par le biais de multiples cycles en quelque chose d’imprévisible.

Le Forte, l’art et la musique nous ont entrainés dans un voyage vers l’inconnu…

 

[divider]Toutes les bonnes choses ont une fin…[/divider]

Au cours de ces quelques jours, la volonté des organisateurs de nous présenter leur vision bien particulière de la musique électronique et de l’art s’est clairement fait ressentir. Leur intention de nous offrir un festival non seulement au cadre exceptionnel, mais également à l’ambiance d’une rave intimiste, tant au niveau sonore que d’un point de vue social. Découvertes et rencontres auront été notre quotidien de ce dernier week-end d’août.

Pour clore le récit de cette odyssée en marge des festivals plus connus, nous resterons tout de même sur une légère note mystique.

 

 

Crédit photo et texte: Lena Gabrielle

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