2023 s’annonce chargée pour le duo d’électro-dub Ashkabad. Un nouveau live présenté dans toute la France, un dernier album qui cartonne : les deux compères retracent leur parcours et font le point sur leurs actualités.
Bonjour Ashkabad ! Pourriez-vous nous dire qui vous êtes et comment vous vous êtes rencontrés en quelques mots ?
Le projet Ashkabad est avant tout une grande histoire d’amitié et de complicité musicale. Il est composé de Bast aux machines et Rodj au chant et à la guitare.
Notre rencontre a eu lieu «a long long time ago ». On était voisins à ce moment-là, et assez bruyants. Il n’aura fallu qu’une poignée de minutes pour que s’en suivent les premières notes ensemble, quelques années plus tard on reprenait les mêmes notes pour faire notre premier EP.
Vous vous inspirez principalement du dub et de la culture soundsystem anglaise, comment avez-vous découvert cet univers ?
On est tombés dedans en pleine effervescence de la scène lyonnaise, fin des années 90, avec les mythiques « High Tone », « Brain Damage », « Ezekiel » ou encore « Kaly live dub ». La scène anglaise et la culture sound system ne sont venues que plus tard nous harponner.
Et comment avez-vous passé le cap de vous-même produire de la musique ?
Nous sommes avant tout instrumentistes. Bast a commencé par la batterie et Rodj par la guitare et le chant. On est assez vite rentré dans le monde de la M.A.O., avec les possibilités infinies qu’elle propose, surtout avec quelques connaissances en musique.
Ensuite le pont à emprunter pour commencer à produire devient très simple à franchir. Le fait d’avoir été éloignés géographiquement l’un de l’autre pendant longtemps nous a poussé à utiliser les ordinateurs pour créer ensemble, en s’échangeant les projets et les idées pour que chacun apporte sa touche aux morceaux.
Comment définiriez-vous votre genre musical et votre projet ?
On va dire qu’on fait de l’electro-dub. Mais on peut y trouver des sonorités ethniques variées, des rythmiques allant du Rub a dub à la Trance, en passant par la Trap. L’essence même de notre projet se trouve dans ces mélanges et surtout de ne pas se mettre de barrières.
Votre album “Fire Drop” sorti en fin d’année dernière montre une étendue de genres comme la trap, le downtempo ou la rave. Comment percevez-vous ces barrières qui tombent de plus en plus entre les genres de musique électronique ?
Nous nous en réjouissons ! La nouvelle génération n’en a vraiment plus rien à faire de tous ces codes, ils créent les leurs sans complexe. La musique évolue à chaque nouvelle génération, et ça dans tous les genres, c’est très positif.
Ce projet est également le fruit de nombreuses collaborations, à quel point est-ce important pour vous de créer à plusieurs ?
Depuis nos débuts on apporte une grande importance aux échanges avec les autres musiciens qu’on croise, qu’on aime et le résultat est toujours aussi surprenant que le chemin emprunté ensemble. Ça joue beaucoup sur la façon de créer, on apprend de l’autre aussi. Le milieu du dub est particulièrement propice à ces échanges et collabs.
2022 a d’ailleurs marqué un vrai tournant dans votre carrière, avec des chiffres d’écoutes impressionnant sur les plateformes de streaming. Quel(s) rôle(s) pensez-vous que les réseaux sociaux puissent jouer dans le développement des artistes aujourd’hui ?
Ça a été pendant longtemps une chose qu’on a un peu délaissé, tout évolue tellement vite mais les réseaux sont aujourd’hui un outil incontournable. Il est indispensable de faire sa place et d’essayer de se démarquer pour donner de la visibilité au projet. Depuis quelques temps, on s’est entouré de personnes expérimentées dans le domaine. Les chiffres font plaisir à voir, qu’on le veuille ou non les réseaux ont un rôle très important dans le succès, tu peux faire le tube de l’année si personne n’y a accès…
Votre groupe s’est formé en 2010, vous avez donc eu le temps de voir comment la scène dub a évolué ces dernières années. Quelles sont les choses qui ont le plus changé selon vous ?
Globalement on constate que la scène dub française est en très bonne santé, on le voit avec tous les jeunes projets qui fleurissent un peu partout, cette musique touche de plus en plus de monde et se fait une place dans beaucoup de salles et de festivals. L’évolution majeure est que jusque dans les années 2000/2010 les groupes de dub étaient plus instrumentalisés, très souvent avec une batterie, une basse, des claviers etc… disons avec un esprit un peu « rock » sur scène. Aujourd’hui cela a quasiment disparu, il y a beaucoup de projet « solo » avec des machines, donc un côté plus « techno ».
Votre duo cumule plus de 300 concerts à son actif, avez-vous une anecdote de tournée à nous raconter ?
Dur de n’en citer qu’une seule, on a beaucoup de souvenirs de tournée, des bons comme des mauvais, se faire escorter par quatre motos de police à Bilbao pour se rendre au concert, tomber en panne au fin fond de la république tchèque, voir Joey Starr sur le bord de la scène en train de nous dire « fais péter gros ! », jouer dans une église à Amsterdam, faire vrombir les 24 scoops de Black Board Jungle… On pourrait presque écrire un livre !
Votre calendrier pour 2023 affiche également de nombreuses dates à venir, pouvez-vous nous en dire plus sur le nouveau live qui attendra le public ?
L’année se profile vraiment super bien, on a des dates qui nous font rêver depuis des années, on a travaillé un show pas mal axé sur le nouvel album, avec des versions retravaillées, plus longues, plus « dancefloor ». On a fait quelques résidences pour bosser le show light, avec une nouvelle déco de scène qui fait son petit effet. On essaye d’amener les gens dans notre monde avec une immersion totale, le mieux c’est de venir voir et écouter !
Merci d’avoir répondu à nos questions !
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