Le réseau international Female:Pressure, en collaboration avec les dénommées Trouble Makers, vient de sortir la nouvelle édition de son étude Facts créée en 2013. Cette année, l’étude témoigne d’une légère évolution du pourcentage à hauteur de 4,5% de femmes programmées dans les grands festivals de musique électronique mondiaux. Malgré une évolution positive depuis plusieurs années, la place des femmes dans la musique électronique reste une problématique sensible.
L’importance du réseau Female:Pressure
Créé en 1998 par la féministe et productrice autrichienne Electric Indigo, le réseau Female:Pressure est plus que jamais d’actualité. Avec pour but de faire évoluer la scène féminine dans la musique électronique, ce réseau est l’auteur de campagnes médiatiques qui ont largement contribuées dans l’évolution de la place des femmes sur cette scène.
Lancée en 2013, l’étude Facts s’attache à quantifier, sous formes de données chiffrées et graphiques, la place des artistes féminins depuis 2012. Ce sont environ 40 bénévoles à travers le monde qui ont travaillés pour réaliser l’étude Facts 2020. Ces acteurs et collaborateurs de Female:Pressure ont étudiés les données de presque 400 éditions de festivals tout autour du globe pour la période 2017,2018 et 2019. Dans ses derniers résultats, le rapport Facts montre une hausse de 4,5% de femmes programmés sur l’ensemble des évènements étudiés. Cela représente donc 24,6% d’artistes féminins “bookées” pour ces divers festivals en 2020, valeur en très nette augmentation depuis 2012 où ce pourcentage représentait seulement un peu plus de 9%. Paramètre également important à prendre en compte, le nombre d’évènements étudiés est passé de 31 en 2012 à 127 en 2019.
De fragiles évolutions
Malgré une évolution positive grâce au travail réalisé par Female:Pressure, les données expriment encore la sous représentation des femmes sur les scènes de festivals de musiques électroniques avec des line up composés aux deux tiers d’hommes.
Ces chiffres diffèrent légèrement entre l’Europe et l’Amérique du Nord, où le pourcentage de femmes ne grimpe qu’à 18% de l’autre côté de l’Atlantique. On peut néanmoins évoquer l’exemple qu’est Amélie Lens, devenue l’artiste de musique électronique la plus programmée en 2019. Toutefois, les chiffres de l’étude Facts 2020 sont à modérer et expriment pourtant une grande fragilité dans cette parité hommes/femmes, comme le témoigne Electric Indigo au magazine Monument. Elle explique que ces chiffres sont à étudier sur le long terme pour prouver que cette augmentation de la représentation féminine n’est pas dû au battage médiatique actuel.
A noter que cette nouvelle étude prend également en compte les artistes non-genrés. Cette nouveauté de la dernière édition démontre que 1% des artistes programmés étaient non-binaire et environ 7% de sexes mixes. Ces chiffres sont également différents de ceux nord-américains où le pourcentage non-binaire est nul, pour atteindre les 5% de sexes mixes.
Photo de couverture : Maxime Chermat