[REPORT] Rampage 2017 (FR)

par Hugo Audoyer

Enfin ! Cela faisait près d’un an que nous comptions les jours avant la prochaine édition de la Rampage et c’est reparti de nouveau ! Après une première édition pour nous en 2016 qui s’était avérée épique, cela faisait bien longtemps que nous nous étions convaincus de nous rendre à celle de 2017.

 

Comment imaginer l’ambiance d’une Rampage sans n’y être jamais allé ? Pas facile ! Il règne dans cette arène dansante une atmosphère bien particulière. Cette salle de sport gigantesque, remplie de 15000 sauvages prêts à en découdre avec le dancefloor, avec sa scénographie et son soundsystem comme il n’en existe peu d’autres. La ville d’Anvers elle-même est en ébullition : la gare se transforme en vestiaire géant, la bass music résonne un peu partout dans le centre-ville, on entend des dizaines de langues différentes, toutes de gens heureux qui sourient et rient à quiconque leur adressera la parole. C’est un peu comme être dans une ville entouré d’amis tous réunis par la même passion.

 

A cause de plusieurs trains en retard ou annulés depuis la Belgique, nous n’avons malheureusement pas pu arriver à l’heure pour le début des hostilités. Pour être honnête, le temps d’entrer dans la salle et de passer aux casiers, le premier set de Radar Records Soundsytem était déjà terminé depuis un bon moment et celui du Gentlemen’s Club, déjà bien entamé.

 

 

Certains amis présents dans la salle et qui avaient pu arriver à l’heure nous ont indiqué que le set de Radar Records Soudsystem (avec Doctrine, James Marvel, Hypoxia, T&Sugah et Andromedik) avait été très énergique, à grands coups de double drops dans tous les sens. Les enchaînements avaient été très rapides, très techniques, et la tracklist clairement orientée dancefloor ne leur avait clairement pas déplu puisque le reste du line up drum and bass était composé principalement d’artistes neurofunk ou jump-up.

 

En arrivant dans la salle, comme d’habitude nous avons eu nos cinq bonnes minutes traditionnelles de contemplation depuis le fond de la salle. Rentrer dans ce Sportpaleis d’Anvers, et plus particulièrement pour cet événement, n’a absolument aucune comparaison possible avec les soirées que nous avons pu faire en France. La plus grosse soirée bass music française, la Animalz, ne compte pas plus de 5000 participants chaque année, soit trois fois moins. Et quel immense plaisir que de commencer notre soirée en se dandinant sur le dubstep écrasant du Gentlemen’s Club ! Le trio anglais (composé de Coffi, Soloman et 50 Carrot) n’a clairement plus besoin d’être présenté. A grands coups de morceaux riddim à souhait, les trois compères écrasent déjà la salle et l’armée de danseurs qui s’y trouve déjà. Bien que le lightshow ne soit pas encore à son maximum (en général ils envoient la purée niveau lasers à partir du 3ème ou 4ème set chaque année), le Gentlemens’ Club enchaîne les tracks, jonglant entre dubplates et morceaux connus et re-connus. Une excellente mise en jambe, bien que comme dit précédemment, nous n’avons pu qu’assister qu’à 20 ou 30 minutes du set.

 

Arrivent ensuite Fox Stevenson et Feint. Ce B2B avait un peu été la surprise lors de son annonce car le style de ces deux artistes ne colle pas vraiment à l’idée que l’on se fait de la Rampage, aka une soirée où ça tabasse et où les cervicales se perdent très facilement. Mais bon, cela apporte un peu de diversité dans cette programmation et nous ne nous en plaindrons clairement pas. Malgré une ambiance très … « Monstercat » (ne nous mentons pas), le duo aura réussi à nous proposer un set très énergique et très dansant. Fox Stevenson aura sorti quelques-uns de ses classiques et ce n’a pas été pour nous déplaire. Un B2B surprenant qui au final a plutôt bien fonctionné.

 

Quelle déception se fut dans la soirée quand nous avons appris que Maître A.M.C n’allait jouer que 45mn et en B2B en plus. Nous A.M.C, on veut le voir pendant 2h MINIMUM ! Heureusement, Murdock n’est ‘plutôt pas mauvais’ et il a su tenir le rythme à 200km/h que lui a imposé son compère. Un set absolument fou, naviguant entre plusieurs styles. Le duo a su appliquer, comme à son habitude une technique irréprochable, avec des transitions millimétrées et une tracklist au poil. A.M.C nous aura gratifié d’un sublime ‘Mr Happy’ au début du set.

 

 

Après plusieurs heures de Drum and Bass galopante à souhait, arrive l’artiste belge Eptic. Vu la clameur dans la salle pendant tout le set du flamand, il va sans dire qu’il était un peu le chouchou de la soirée. La scénographie était folle et le lightshow qui avait commencé à s’animer pendant le set d’A.M.C et Murdock montant encore et encore en puissance. Le son était lourd et puissant. Chaque track passé était un hymne du dubstep que les gens chantaient, hurlaient, à s’en casser les cordes vocales. Pour l’un des seuls artistes qui aient eu l’occasion de jouer seul lors de cette soirée, le pari a été réussi et son set est clairement un de ceux que nous aurons le plus appréciés de la soirée. Quelle énergie ! Et il y a même eu un lâché de serpentins pendant le set : génial !

 

Ca y est, le lightshow est poussé au maximum. Les lasers roulent dans tous les sens, les panneaux lumineux sur les côtés de la fosse montent et descendent en permanence. C’est l’heure de passer à un autre très gros morceau de la soirée. Le set de Loadstar B2B DC Breaks B2B Mind Vortex ! On attendait particulièrement Loadstar et leurs productions sorties en 2016 qui nous avaient vraiment beaucoup plus et nous n’avons clairement pas été déçus. Avec une nouvelle fois une tracklist plutôt varié, allant de Sub Focus à Mefjus & Emperor en passant par The Prototypes ou encore Aphrodite (avec l’incontournable ‘Ready or not’), sans oublier les productions des trois monstrueux producteurs présents sur scène, ce set aura été un des points culminants de la soirée. On pourra leur reprocher le running gag Dead Limit/Mr Happy mais ne nous mentons pas, c’est toujours un plaisir d’entendre ces morceaux, surtout dans une salle comme le Sportpaleis, entourés en 15000 copains.

 

Le pire (et le meilleur) au Rampage, c’est quand tu as l’impression d’être depuis 20h dans cette salle alors qu’en fait il n’est qu’1h du matin et qu’il reste encore un booooon moment avant la fin de la soirée. Et à 1h commençait le set auquel nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre : celui du collectif SaSaSaS, composé de Macky Gee, DJ Phantasy, et des MCs Skibadee, Stormin MC, Shabba D et Harry Shotta. En France, le ‘jump-up’ est un sous-genre de la drum and bass très peu représenté, si ce n’est lors des soirées Jump-Up Warriors qui ont lieu à Paris mensuellement. Pour nous qui n’en écoutons que très rarement et qui n’avions jamais eu l’occasion de participer à un évènement jump-up, c’était une première. Et quoi de plus beau pour se dépuceler musicalement que de le faire devant un des crews les plus renommés au monde, dans LE pays par excellence de cette vague musicale ? Bien qu’à première vue, il faut bien avouer qu’une bonne partie des morceaux sonne un peu pareil, le jump-up procure une énergie folle et c’est absolument incroyable de constater à quel point les gens chantent à gorge déployée sur plus ou moins toutes les tracks qui sortent. Et nous qui n’apprécions pas spécialement les MCs en règle générale, avons été très agréablement surpris pas les trois du collectif qui étaient présents ce soir ont vraiment mis le feu.

 

Pour être tout à fait honnête, nous ne savions même pas que Modestep existait encore. Nous avions eu l’occasion d’en entendre parler en 2013 ou 2014 quand leur tube ‘Show me a Sign’ était sorti mais silence radio depuis. D’ailleurs en parlant de ce track, nous y avons eu le droit 2 ou 3 fois pendant le set, dont une au tout début et une version remixée par Camo & Krooked à la toute fin. Nous qui n’attendions pas grand-chose de ce set avons finalement été agréablement surpris. Le DJ masqué (non non, pas Funtcase) a su redonner à la salle une ambiance lourde et grasse, après le set virevoltant et entraînant qu’avec pu nous proposer SaSaSaS. On a pu entendre beaucoup de productions personnelles (au moins la moitié du set), du Caspa, du Downlink, un superbe remix de ‘Jotaro’ par le parisien Samplifire, du Trampa, du Xkore, etc. Ce fut violent.

 

 

Puis arrive probablement le set que beaucoup d’entre nous attendaient le plus : le légendaire groupe Noisia. Empereurs incontestés de la drum and bass depuis des années, le trio Néerlandais dévoilait pour ceux qui n’avaient pas encore eu la chance de le voir son tout nouveau live, créé pendant la sortie de leur dernier album ‘Outer Edges’, sorti en août 2016. Si on avait déjà pu apprécier le ce live à la dernière édition du Let It Roll, celui à la Rampage nous a purement et simplement bluffé grâce à la parfaite harmonie entre le lightshow, le vjing et le son puissant qui émanait de la salle. Que ce soit dans les moments un peu humoristiques (les lyrics « good song very good song » qui apparaissait pendant ‘Friendly Intentions’) ou dans les moments épiques (le soleil croissant de ‘Into Dust’), tout était absolument parfait. Drum and bass, dubstep, trap, half Step, beaucoup de genre y sont passés, et rien ne leur a résisté. Nous avons été très heureux également d’entendre en exclusivité des remix de ‘Outer Edges’ que l’on attend avec grande impatience. On pense en particulier au remix d’Ivy Lab de ‘Tentacles’, le remix de Camo & Krooked de ‘The Englanted’ (qui est sorti depuis, d’ailleurs) et le remix de Sinkhole. Sans oublier le VIP/remix de ‘Tommy’s Theme’ qui a RETOURNÉ la salle ! Un très très grand moment de bass music.

 

Circus Records est au dubstep ce que le Barca est au foot : une valeur sûre. Le B2B entre Doctor P et Funtase, il nous faisait envie depuis très longtemps. Depuis qu’il a été révélé en fait. Les deux papas du dubstep (post 2010) ne nous ont clairement pas déçu. Alliant violence et technique, dubplates et nouveautés, ce set aura été une pure merveille auditive. Si on était en droit de penser que Doctor P pourrait jouer un peu plus commercial que Funtcase, ce dernier nous aura prouvé le contraire. On aura pu entre autre entendre pas mal de productions personnelles des deux artistes, quelques morceaux de Flux Pavilion, l’autre boss de Circus Records, ‘Sayim’ aka le dernier morceau de Squnto et bien sûr ‘Drunk Zelda vs Yasuo’, production des deux compères Ganon et Ivory. Sans oublier ‘Tetris’ en clôture du set. Ce morceau est teeeeeerriblement efficace.

 

‘Warning’, c’est clairement LE morceau qui aura réussi à faire chanter les 15000 personnes présentes dans la salle cette année. Guv ne s’y est pas trompé et sait encore et toujours sortir ses classic shits au moment opportun. Que vous aimez le jump-up ou pas, certaines de ses productions sont de véritables hymnes du genre. Bien qu’annoncé absent quelques heures avec le début des hostilités, il aura finalement pu se rendre disponible et assurer son set (le temps de 30 courtes minutes, le dernier quart d’heure ayant été assuré par Dj Eazy).

 

 

Si on devait choisir notre deuxième set drum préférés de la soirée, ce serait incontestablement celui de Mefjus. Bien que connu et reconnu pour ses énormes lives et productions neurofunk, souvent avec son grand complice Emperor, l’autrichien aura réussi à nous surprendre en passant quelques pépites deep neuro au milieu de son set. Tenir éveillé 15000 guerriers qui piétinent depuis 10 heures l’arène qu’est le Sportpaleis d’Anvers n’est pas chose aisée et si l’année dernière on avait pu constater qu’une partie de la foule s’était envolée pendant le set de The Upbeats, cela n’a pas du tout été le même constat cette année. Savoir enchaîner les tracks à une heure aussi tardive, tout en faisant preuve d’une technique irréprochable et raconter une histoire à un public est très difficile. Et c’est un exercice où Maître Mefjus excelle ; il nous l’aura démontré une fois de plus.

 

Cette édition 2017 aura été éprouvante et un peu plus violente musicalement parlant que celle de 2016 à notre goût. Loin de nous l’envie de nous plaindre, on a A-DO-RÉ ! Les toilettes gratuites ont été une superbe nouvelle également. Le seul petit bémol que nous avons retenu de la soirée, c’est que bien que le lightshow et le vjing soient d’année en année de plus en plus exceptionnels, on l’a trouvé un peu trop axé sur la fosse cette fois ci. Nous qui adorons nous mettre sur les gradins de droite, au plus près des artistes pour avoir une belle vue, avons pu constater que les panneaux de lumières qui montaient et descendaient du plafond s’arrêtaient pile poil devant les gradins, du coup on ne profitait pas de tout. Mais bon, vu la qualité de la soirée, ça reste un détail mineur !

 

Rampage ! On t’aime et on reviendra l’année prochaine pour cet incroyable weekend que tu viens d’annoncer !

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